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Flash marchés. 29 avril 2022

Les marchés financiers demeurent extrêmement volatils avec une forte rechute des taux souverains et des indices boursiers et une nette appréciation des devises refuges ces derniers jours. Derrière ce mouvement, il y a les craintes vis-à-vis du ralentissement chinois et de la guerre en Ukraine.

D’une part, la situation sanitaire en Chine continue de se détériorer et les autorités réagissent en durcissant des restrictions sanitaires déjà drastiques. Le confinement strict de la région de Shanghai, dont le poids économique est pourtant majeur, a été prolongé, tandis que la région de Pékin commence aussi à être touchée. Du fait de sa stratégie « zéro-covid » qui a été réaffirmée récemment par les autorités, le contexte sanitaire pèsera fortement sur la croissance domestique mais également mondiale en venant ajouter de nouvelles perturbations sur les chaînes d’approvisionnement (usines et ports fermés), alimentant in fine les pressions inflationnistes.

D’autre part, la situation continue de s’aggraver en Ukraine alors que l’offensive russe se poursuit dans l’est et le sud du pays, avec pour objectif clair de s’emparer de la totalité du Donbass. Face à l’escalade du conflit, les Occidentaux continuent de renforcer l’aide militaire et se préparent à mettre en place de nouvelles sanctions. La prochaine salve devrait inclure le pétrole, un risque important pour l’économie européenne mais dont la probabilité a sensiblement augmenté après que l’Allemagne a indiqué qu’il serait « gérable ». Les craintes de voir une nouvelle phase haussière sur les prix énergétiques sont d’autant plus exacerbées que la Russie a décidé d’arrêter ses livraisons de gaz vers la Pologne et la Bulgarie car ces pays n’auraient pas accepté de payer en roubles. À cela, s’ajoutent les nouvelles menaces du ministre russe des Affaires étrangères, S. Lavrov, lequel accuse l’OTAN d’être « essentiellement » engagée dans une guerre par procuration avec la Russie, et évoque le risque de voir le conflit dégénérer en une « troisième guerre mondiale », voire en un « conflit nucléaire ». La situation ne montre donc aucun signe d’apaisement à l’heure actuelle et les négociations restent au point mort.