Ingénierie financière |
Financer la croissance par l'ouverture du capital
Dans quels cas et pour quelles raisons, l'ouverture de son capital est-elle une démarche pertinente pour l'entreprise qui cherche à financer sa croissance ? Nos experts CM-CIC Investissement, Blandine Roche et Hugues des Garets répondent.
Transcription de la vidéo
Ouvrir le capital de l'entreprise
HDG : Les deux formes de financement sont totalement complémentaires : l'apport de fonds propres va permettre à l'entreprise de renforcer sa structure financière et sa trésorerie, et lui donner des capacités d'endettement complémentaires.
BR : L'intérêt de faire entrer un investisseur financier dans son capital, c'est que vous avez un interlocuteur pour réfléchir avec vous sur les grands sujets stratégiques de l'entreprise. Vous avez également un interlocuteur qui aujourd'hui a dans son portefeuille plus de 500 entreprises, avec lesquelles il peut éventuellement vous mettre en relation, pour développer certains partenariats commerciaux.
HDG : Tous les projets qui concourent au développement de l'entreprise.
BR : Que ce soient des projets de croissance interne : par exemple la mise en place d'une nouvelle ligne de production, ou des projets de croissance externe : l'acquisition d'un concurrent dans une autre région de France, ou l'acquisition d'un nouveau savoir-faire, complémentaire au c½ur de métier actuel de l'entreprise.
HDG : pour être très pratique, cela dure environ entre 3 et 6 mois et il y a 3 groupes d'entretiens importants :
- Le 1er, qui est un entretien où le chef d'entreprise et l'investisseur se présentent. Ils présentent leurs structures, bien sûr, et évidemment, le projet.
- Le 2e entretien, qui va permettre à l'investisseur de mieux comprendre l'entreprise.
- Un 3e entretien, qui lui, va permettre à l'investisseur de présenter les modalités générales du nouveau partenariat. C'est-à-dire les modalités relatives aussi bien à la valorisation, le montant des fonds propres...
BR : ... une fois qu'on s'est mis d'accord avec le dirigeant, on signe ce que l'on appelle un pacte d'actionnaires, qui va régir nos relations dans le temps et qui, par exemple, va définir le rôle de l'un et de l'autre et va définir également de quelle manière peut respirer le capital tout au long de notre association.
HDG : Au lieu de perdre en autonomie, on gagne en autonomie puisqu'on est plus fort financièrement et donc moins dépendant. Ça, c'est pour l'aspect financier. Sur l'aspect management, le patron reste le patron.
BR : L'entrée de l'investisseur ne modifie pas totalement la vie de l'entreprise : l'actionnaire n'est pas le gestionnaire ! Le patron reste aux manettes de l'entreprise et s'occupe de la gestion quotidienne de l'entreprise. En revanche, il peut bénéficier du soutien de l'actionnaire financier dans ses réflexions stratégiques.
Concernant le reporting, on s'appuie sur le reporting existant. Le dirigeant bénéficie d'un reporting de ses équipes. On s'appuie dessus et éventuellement on y apporte des améliorations.HDG : En ce qui concerne la rémunération, c'est comme tous les actionnaires : ils se rémunèrent sur les dividendes et aussi sur une plus-value de cession, lorsqu'il y a une cession de l'entreprise.
BR : CM-CIC Investissement a une structure juridique qui lui permet d'investir sur des délais qui peuvent être relativement souples et qui sont - en tout état de cause - adaptés au cycle de l'entreprise.
HDG : Il n'est pas rare d'avoir été actionnaire pendant une quinzaine d'années, avec plusieurs opérations : une première opération d'apport de fonds propres où CM-CIC Investissement a pris 20% du capital. Une 2e opération qui permet au dirigeant de diversifier son patrimoine. Et une 3e opération qui permet de transmettre l'entreprise aux enfants, au management ou à des tiers.
HDG : Ce sont généralement des PME qui ont déjà un historique de résultats positif, un modèle économique éprouvé et, évidemment, un projet.
BR : Et surtout, surtout, qui sont gérées par des hommes de qualité !