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Flash marchés. 02 février 2024

Des bonnes nouvelles sur la croissance et l’inflation qui ont permis de reléguer au second plan le risque géopolitique, tel peut être succinctement résumé l’environnement macroéconomique du mois de janvier 2024.

En effet, la dynamique économique mondiale a envoyé des signaux rassurants ces dernières semaines, en premier lieu aux États-Unis où les indicateurs de croissance, d’activité (PMI), et de consommation ont surpris les attentes par leur résilience. Alors que l’Europe a également pu éviter de justesse la récession sans pour autant amorcer de rebond notable, ces éléments sont d’autant plus rassurants que l’inflation semble toujours sous contrôle de part et d’autre de l’Atlantique, même si le rythme de la baisse des prix demeure très progressif.

Ainsi, et sans surprise, la Fed et la BCE auront donc passé leur tour ce mois-ci et laissé leurs taux directeurs inchangés, se contenant de tempérer des attentes encore trop optimistes des investisseurs quant au timing de l’assouplissement des conditions monétaires. Ce recalage aura entrainé les taux souverains à la hausse ce mois-ci, bien que dans une ampleur mesurée (10 ans : +6 b aux États-Unis ; +16 pb en Allemagne), tout comme le dollar (+2% face aux principales devises y compris l’euro). Les conséquences sont également restées limitées sur les marchés d’actions, seulement en très légère hausse en Europe (+1% pour le stoxx Europe 600) et aux États-Unis (+2% pour le S&P 500) compte tenu de l’optimisme embarqué, même si les principaux indices ont temporairement franchi des nouveaux records à la hausse.

La thématique « intelligence artificielle » sera notamment restée centrale, même si les attentes là-aussi élevées peinent de plus en plus à être pleinement satisfaites.

Le risque géopolitique lié à l’intensification du conflit au Moyen-Orient et les perturbations induites sur le fret maritime, conséquence des attaques Houthis, sont dans ce contexte restés secondaires. Seul les cours du brut en ont sensiblement subi l’impact (+5% pour le Brent de retour au-dessus de 80 $/b), certes également entrainé par l’amélioration des perspectives de demande mondiale.

En Chine, retenons également une amélioration des indicateurs économiques qui s’orientent dans un sens plus favorable tandis que Pékin a multiplié les annonces de soutien à la sphère financière et économique. Si cela aura provoqué un sursaut temporaire mi-janvier sur la classe « actions » domestique, la tendance de fond baissière subsiste (-9% sur le mois pour le Hang Seng) alors que ces mesures restent encore insuffisantes à ce stade pour insuffler un changement de dynamique profond et inverser durablement le déficit de confiance envers les actifs chinois.

Enfin, soulignons la poursuite des tendances de fond au Japon entre la hausse des indices actions (+7% pour le Topix) et la baisse du yen (-4%), la banque centrale nippone ne disposant toujours pas à ce stade des éléments nécessaires à une inflexion de sa politique monétaire ultra accommodante.