L’impact de la crise russo-ukrainienne sur les prix des matières premières.
L’incertitude concernant le conflit Ukraine / Russie reste élevée. Les deux parties ont démarré une seconde phase de négociation mais la probabilité d’un compromis demeure faible à ce stade. Pendant ce temps, les attaques russes se poursuivent et la probabilité d’une occupation des grandes villes s’accroît. Pour y répondre, les dirigeants occidentaux durcissent les sanctions, ce qui va peser sur les perspectives économiques de manière croissante. Ces sanctions seront encore plus importantes si les alliés de l’Ukraine décident d’aller jusqu’à priver la Russie d’une large partie de ses exportations de produits énergétiques.
Le point d’attention majeur est la hausse spectaculaire du prix des matières premières. Le Brent traite à plus de 110 $/b depuis plusieurs jours et le prix du gaz européen a également explosé. Le prix des matières premières agricoles, tel celui du blé, s’est envolé plaçant de nombreux pays émergents dans une situation très tendue, notamment dans la zone Moyen-Orient / Afrique du Nord / Asie hors Chine où se situent les principaux importateurs de blé en provenance de Russie et l’Ukraine.
En Europe, la dépendance vis-à-vis de la Russie porte surtout sur l’énergie et devrait toucher de façon différenciée les pays de la zone euro. Dans l’ensemble, cela devrait donner lieu à des révisions baissières des perspectives de croissance économique et des résultats des entreprises. Dans le détail, l’impact des importations de gaz russe est beaucoup plus fort en Allemagne qu’en France où selon Eurostat le prix de l’électricité pour les entreprises et les ménages est inférieur de 65 à 70% par rapport à celui de son voisin germanique.