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Flash marchés. 08 décembre 2022

Que ce soit en zone euro ou aux États-Unis, les investisseurs financiers ont intégré que le pic d’inflation a probablement été dépassé. Ceci s’est traduit ces dernières semaines par un net regain d’appétit pour le risque alimenté par les signaux de ralentissement de l’inflation.

Ces espoirs ont été confortés par le ton un cran plus prudent adopté par les banquiers centraux, lesquels confirment qu’un ralentissement des hausses de taux directeurs est désormais opportun tout en insistant cependant sur la nécessité de maintenir une politique monétaire durablement restrictive. Les derniers indicateurs économiques continuent en effet d’attester de la vigueur du marché du l’emploi des deux côtés de l’Atlantique, ce qui entretient les pressions salariales et menace de raviver les pressions inflationnistes.

Après un mois d’octobre déjà faste, les investisseurs ont surtout retenu la communication plus conciliante des banques centrales, traduite par une nette baisse des taux souverains mondiaux (-62 points de base en France et -69 points de base aux États-Unis depuis un mois) et par un rebond important des marchés d’actions (CAC 40 : +4%).

L’optimisme sur les marchés financiers est également alimenté par le tournant semble-t-il amorcé en Chine concernant la politique sanitaire, alors que la montée en puissance des contestations au sein de la population a poussé les autorités à réagir en assouplissant les restrictions et en ouvrant la porte à une sortie progressive de la stratégie « zéro-Covid ». Cet espoir de réouverture de l’économie chinoise a porté les indices actions chinois (+17% depuis un mois), la devise locale ainsi que les prix des métaux industriels comme le cuivre et l’aluminium.

En revanche, le baril de pétrole n’en profite pas et atteint même un nouveau point bas cette année (Brent à 78 $/baril), pénalisé par les doutes de l’efficacité des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie alors que le prix plafond (« price cap ») décidé par le G7 sur le pétrole russe, à un niveau de 60 $/baril, est supérieur au prix auquel il s’échange actuellement.