Une rentrée agitée après un mois d’août perturbé. Si les dernières statistiques économiques publiées témoignent d’un ralentissement de la dynamique économique aux États-Unis (notamment sur le marché du travail) comme en Europe (avec le ralentissement progressif induit sur l’inflation sous-jacente), la prudence reste belle et bien toujours de mise, notamment outre-Atlantique où l’économie s‘avère tout de même plus résiliente qu’attendu (rebond des indicateurs d’activité ISM en août). Dans ce contexte, les anticipations de politiques monétaires de la Fed et de la BCE ont pris un virage plus restrictif qu’anticipé, emportant dans leur sillage les taux souverains à la hausse, et notamment la référence américaine à 10 ans qui a atteint un nouveau point haut depuis 2007 à 4,35% avant de refluer légèrement. Ceci aura par ailleurs permis au dollar de se renforcer sensiblement, notamment face à l’euro (+3%).
Les marchés d’actions ont pour leur part surtout retenu la partie de l’équation favorable à des banques centrales plus restrictives, enregistrant une baisse tant en Europe qu’aux États-Unis, même si les indices américains ont tout de même surperformé leurs pairs européens grâce à l’engouement réitéré autour de l’intelligence artificielle après les très bons résultats de Nvidia.
La Chine n’est également pas étrangère à ce pessimisme ambiant et au regain de l’aversion pour le risque, le pays étant toujours englué dans un rebond économique décevant sans que les autorités ne soient pour autant décidées à intervenir et instaurer un soutien massif à l’économie. Pour ne rien arranger, le spectre d’une crise immobilière est également apparu temporairement après que plusieurs promoteurs chinois, Country Garden et Evergrande en tête, ont évoqué un risque de faillite.
Les cours du brut apparaissent ainsi comme l’un des rares actifs résolument orientés à la hausse, le Brent ayant dépassé le seuil de 90 $/b pour la première fois depuis novembre 2022 suite à l’annonce par l’Arabie Saoudite et la Russie de la prolongation des coupes de production jusqu’à la fin de l’année, afin de maintenir un équilibre offre/demande durablement sous pression.
Notons enfin que les marchés d’actions japonais restent eux-aussi très bien orientés alors que le maintien d’une politique monétaire accommodante de la banque centrale nippone a alimenté une nouvelle dépréciation sensible du yen.