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Flash marchés. 09 octobre 2023

Si le relèvement des taux directeurs de +25 pb (points de base) par la BCE a surpris, le ton clairement plus accommodant de l’institution a tout de même rassuré les marchés financiers lesquels espèrent désormais que les taux directeurs ont désormais atteint leur pic et que ce statut quo suffira à ramener l’inflation à la cible de 2%.

Les taux souverains européens ont un temps reculé à la suite de la conférence de presse de C. Lagarde mais l’accalmie n’a été que de courte durée et la mauvaise surprise est venue du côté de la banque centrale américaine, laquelle a certes maintenu ses taux directeurs inchangés mais a relevé ses projections de taux directeurs pour les deux prochaines années, ce qui a surpris les investisseurs portés à anticiper un assouplissement monétaire plus important en 2024.

A cela se sont ajoutées plusieurs statistiques économiques qui témoignent de la surprenante résilience de l’économie américaine, alimentant ainsi l’incertitude quant à la capacité de la FED à arrêter son durcissement monétaire à court terme.

Enfin, les tensions au sein du parti Républicain ont conduit à l’éviction du président de la Chambre des Représentants, renforçant ainsi la probabilité d’un nouveau « Shutdown » aux Etats-Unis (fermeture des services non essentiels de l’Etat).

L’ensemble de ces éléments ont contribué à provoquer une envolée brutale des taux souverains américains vers de nouveaux points hauts depuis 2007, entraînant dans leur sillage le reste des taux mondiaux y compris européens.

Les indices actions ont dès lors accusé une forte baisse avec, fait assez rare pour le souligner, une surperformance des marchés européens par rapport à leurs pairs américains plus sensibles à la dynamique des taux.

Les marchés financiers n’ont pas non plus bénéficié d’une amélioration significative de la dynamique économique en Chine, bien que les derniers indices d’activité PMI officiels aient affiché un rebond notable qui reflète les effets des mesures de soutien à l’activité mises en place ces derniers mois pour stabiliser la croissance.

Soulignons enfin la forte remontée des cours du Brut jusqu’à un point haut de 97 $/b (dollar/baril) avant que les signes de ralentissement de la demande américaine, la levée de l’interdiction russe sur les exportations de diesel et dans une moindre mesure le statu quo décidé par l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ne contribuent à le ramener un cran plus bas vers 84 $/b.