Un mois d’octobre déprimé avant une fin d’année potentiellement pleine d’espoir.
Les marchés financiers ont en effet connu plusieurs semaines chahutées avant de retrouver des couleurs depuis la dernière réunion de la banque centrale américaine. Cette dernière a décidé mercredi 1er novembre de maintenir ses taux directeurs au même niveau en soulignant la rechute en cours de l’inflation et le ralentissement de la croissance américaine qui commence enfin à se matérialiser.
Après une hausse du PIB plus importante qu’anticipé au 3e trimestre, les récentes statistiques publiées aux États-Unis témoignent d’une inflexion de la dynamique économique au 4e trimestre qui laisse espérer que la pause de la banque centrale américaine sera durable. Ceci a largement contribué au retournement de tendance sur les taux souverains, en particulier de la référence américaine à 10 ans, d’un point haut à 5% vers 4,50% aujourd’hui.
La Banque Centrale Européenne a, elle aussi, annoncé une pause dans son cycle de resserrement monétaire, sur fond d’un ralentissement économique bien plus marqué en zone euro comme en ont témoigné les chiffres de croissance du 3e trimestre, en particulier en Allemagne qui est en récession.
Après avoir lourdement chuté, les marchés d’actions retrouvent enfin les faveurs des investisseurs, en grande partie grâce à la rechute des taux souverains mais aussi grâce à la réduction des craintes géopolitiques au Moyen-Orient. Certes, le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit mais les investisseurs sont soulagés de l’absence d’élargissement du conflit à d’autres acteurs régionaux à ce stade, en particulier l’Iran. Ceci contribue d’ailleurs au recul du prix du baril de pétrole autour de 80 $/b.
À cela s’ajoutent les difficultés persistantes de l’économie chinoise comme en témoignent les indices d’activité PMI (le Purchasing Managers Index est l’indice qui rend compte de la santé économique du secteur des manufactures) d’octobre ressortis inférieurs aux attentes, sans pour autant que les autorités chinoises ne montrent de volonté de renforcer leur soutien budgétaire.
Mentionnons enfin que la Banque du Japon a décidé de modifier sa politique monétaire en octroyant plus de flexibilité au taux souverain à 10 ans qui pourrait désormais dépasser le seuil de 1%, ce qui réduira la nécessité d’intervenir en achetant des actifs pour l’institution. Ainsi, elle espère inverser la dynamique de dépréciation du yen tout en conservant une politique monétaire accommodante, même si la révision à la hausse des prévisions d’inflation permet de faire un pas supplémentaire vers la sortie. Pour l’heure, la devise nippone continue de baisser, en dépit du rebond des taux japonais, confrontée à une vigueur du dollar qui ne faiblit pas.