En direct avec nos experts

Flash marchés. 03 juillet 2025

Aux États-Unis, le mois de juin a été marqué par une nette détente des taux souverains.

Aux États-Unis, le mois de juin a été marqué par une nette détente des taux souverains (10 ans : -24 pb ; 2 ans : -23 pb), à la faveur d’avancées positives sur le front des négociations commerciales, de la rechute du prix des matières premières énergétiques après l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, et des premiers signes de ralentissement économique (nette dégradation de l’indice de confiance du Conference Board par exemple, sans pour autant constater de regain des pressions inflationnistes à ce stade). Autant d’éléments qui ont conduit les investisseurs à intégrer davantage de souplesse de la part de la Fed, avec désormais 5 voire 6 baisses de taux directeurs attendues d’ici fin 2026, dont trois dès cette année. La détente des taux obligataires s’effectue ainsi malgré la validation par le Sénat d’un budget américain dans une version plus dépensière que celle de la Chambre des représentants adoptée fin mai, ce qui alimente certes les espoirs de soutien budgétaire plus prononcé, mais ternit les anticipations de modération de la trajectoire budgétaire américaine. Le texte devra désormais toutefois faire l’objet d’une validation ultime au Congrès. Dans ce contexte de regain d’appétit pour le risque, les marchés d’actions américains ont accentué leur dynamique haussière, portés aussi en parallèle par l’engouement autour de l’intelligence artificielle (S&P 5001 : +5,0% ; Nasdaq 1002 : +6,6% ; Nvidia : +17%).

En Europe, les indices boursiers ont évolué à contre-courant de leurs pairs américains ((Stoxx Europe 6003 : -1,2% ; CAC 40 : -1,2%), pénalisés par l’absence d’avancées notables dans les discussions commerciales avec les États-Unis, ainsi que par l’appréciation de l’euro (+3,9% face au dollar) qui grève les perspectives bénéficiaires des entreprises majoritairement exportatrices du Vieux continent. La baisse de 25 pb des taux directeurs par la BCE, largement anticipée, n’a pas suffi à inverser la tendance, d’autant que le discours tenu par ses membres s’est montré plus prudent concernant la poursuite de l’assouplissement monétaire, à mesure que l’inflation se rapproche de la cible (CPI à +2,0% en juin ; +2,3% pour l’inflation sous-jacente) et que l’activité reste globalement résiliente (indice PMI composite toujours en territoire d’expansion au-dessus de 50). Notons de manière spécifique, en France, le léger écartement du spread souverain contre l’Allemagne (+2 pb), reflet des incertitudes politiques prégnantes liées à la réforme des retraites et au dépôt d’une nouvelle motion de censure à l’encontre du gouvernement de F. Bayrou.

En Asie, l’indice sud-coréen Kospi (+14,5%) a été particulièrement plébiscité, soutenu par l’annonce d’un plan de soutien aux marchés financiers par le nouveau président. Le Topix japonais (+1,0%) et le Hang Seng chinois (+3,4%) ont pour leur part bénéficié d’un climat commercial plus apaisé, et de statistiques économiques favorables, à l’instar du retour en expansion de l’indice PMI Caixin manufacturier en Chine à 50,4.

Enfin, du côté des matières premières, le regain des tensions au Moyen-Orient a temporairement provoqué un sursaut des prix énergétiques, avant qu’une désescalade liée à l’instauration d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran ne vienne réduire la prime de risque géopolitique. Le Brent4 termine ainsi le mois en hausse (+6,4% à 67 $/b) tout en restant bien en-deçà de ses points hauts atteints en cours de mois (autour de 80 $/b). Le gaz suit une trajectoire similaire, avec un repli marqué en fin de période autour de 33 €/MWh pour le TTF. Quant à l’or, bien qu’ayant reflué après l’apaisement au Moyen-Orient, il affiche tout de même un gain mensuel (+1,0%) dans le sillage de la baisse du dollar (indice DXY : -2,6%) et de la détente des rendements souverains.

1 S&P 500 : indice boursier construit à partir de 500 grandes entreprises cotées sur les bourses américaines.

2 Nasdaq 100 : sélection de cent entreprises cotées par le Nasdaq, qui est une bourse des valeurs américaine spécialisées dans le domaine de la technologie.

3 Stoxx Europe 600 : indice qui permet de suivre les 600 plus grosses capitalisations boursières de 17 pays européens.

4 Brent : type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole. Le Brent sert comme référence de prix pour le pétrole d'Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient.