Après les inquiétudes d’avril
Le mois de mai a été marqué par une vague de soulagement des investisseurs vis-à-vis de la question commerciale. Dans le sillage notamment des premiers accords conclus entre D. Trump et le Royaume-Uni, puis avec la Chine. Ceci a alimenté un regain d’optimisme sensible sur les marchés financiers, notamment ceux américains (S&P 5001/ : +6%), alors qu’en parallèle l’économie américaine s’affiche toujours relativement résiliente, et que la confiance des consommateurs a même rebondi sensiblement en mai (Conference Board à 96 vs 86 en avril) à la faveur des premiers accords commerciaux.
Cet appétit pour le risque aurait même pu être encore plus net si des inquiétudes grandissantes vis-à-vis de la soutenabilité de la dette américaine n’avaient pas émergé en marge de l’avancée des négociations autour du futur budget américain. Ce dernier, validé à la Chambre des représentants et dorénavant débattu au Sénat, table en effet sur une aggravation du déficit américain, et s’il devrait être en partie financé par les recettes douanières, la remise en cause de la légalité des droits de douane par un tribunal américain fait peser une incertitude majeure.
La dégradation de la notation souveraine américaine par l’agence Moody’s a alimenté l’exacerbation de ces craintes, et entrainé une hausse notable des taux souverains locaux (10 ans : +24 pb). Si le dollar a également vacillé, il reste finalement stable sur le mois autour de 1 € = 1,135 $, entre l’amélioration des perspectives commerciales et la défiance croissante envers les actifs américains.
Les indices actions européens ont également été porté par le soulagement commercial (Stoxx Europe 6002 : +4%), tout comme ceux asiatiques (Hang Seng3 : +5% ; Topix4 : +5%), même si l’absence d’avancée claire dans les discussions entre l’Union européenne et les Etats-Unis commence à agacer D. Trump qui a menacé d’imposer des droits de douane à hauteur de 50% dès le 1er juin. Le rétropédalage jusqu’au 9 juillet finalement et les signaux favorables envoyés par les autorités européennes afin de soutenir les secteurs les plus à risque ont toutefois permis d’annihiler rapidement ces inquiétudes naissantes. La rechute de l’inflation constatée en zone euro ouvre par ailleurs la voie à une poursuite des baisses de taux directeurs de la BCE, un scénario bien intégré par les investisseurs toutefois (taux souverains allemands à 10 ans : +6 pb).
Le mois de mai a également été riche sur le front géopolitique entre des tensions croissantes en Iran, à Gaza, en Libye, et entre l’Ukraine et la Russie, lesquelles ont porté les cours du pétrole (+3% pour le Brent5 à 63 $/b) malgré la poursuite de la stratégie d’offre expansionniste de l’OPEP+6. Le gaz a lui aussi progressé (+6% à 34 €/MWh) face aux difficultés d’approvisionnement en Europe. L’or a pour sa part stoppé sa dynamique haussière mais parvient à se maintenir proche du seuil de 3300 $/once.