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Flash marchés. 5 mai 2023

Ces dernières semaines ont été rythmées par la publication d’une multitude de statistiques économiques qui se sont révélées être décisives dans la prise de décision des banques centrales.

Si la Fed a probablement procédé à son dernier relèvement des taux directeurs de +25 points de base (pb), la Banque Centrale Européenne (BCE) en a fait de même mais son resserrement monétaire n’est pas encore à son terme.

Des deux côtés de l’Atlantique, l’activité économique ralentit très clairement mais demeure résiliente, grâce notamment au dynamisme du secteur des services, tandis que l’inflation reste à un niveau trop élevé pour que les banques centrales fassent demi-tour. Ces dernières sont d’autant plus incitées à maintenir une politique monétaire restrictive que la situation sur le marché bancaire reste maitrisée. Certes, les investisseurs continuent de s’inquiéter après les récentes difficultés de la banque régionale américaine First Republic (finalement rachetée par J.P. Morgan) et se demandent qui sera la prochaine victime de ces turbulences financières.

Néanmoins, l’ensemble du marché interbancaire ne montre toujours pas de signes de fragilités, le recours aux mesures d’urgence mises en place par la Fed s’étant stabilisé ces dernières, tout comme les dépôts bancaires aux États-Unis. La situation devra toutefois être surveillée de près et il faudra du temps avant d’écarter définitivement tout risque systémique.

Ce qui est certain en revanche, c’est que ces tensions bancaires incitent d’ores et déjà les banques à faire preuve de davantage de prudence, contribuant ainsi à durcir de manière additionnelle les conditions d’octroi de crédit.

L’autre facteur de risque qui inquiète de manière croissante les investisseurs est celui du plafond de la dette publique américaine, lequel contribue aussi au recul des taux souverains mondiaux ces dernières semaines. Alors que les premières estimations anticipaient que le seuil-limite serait atteint en septembre, la Secrétaire au Trésor américain, J. Yellen, a lancé un avertissement indiquant que celui-ci pourrait être atteint dès le 1er juin, ne laissant que peu de temps pour trouver un accord entre Démocrates et Républicains. Pourtant, les positions entre les deux camps ont rarement été aussi divergentes, ces derniers réclamant des coupes budgétaires conséquentes auxquelles le président Biden reste fermement opposé.

En dépit de ces incertitudes, les marchés d’actions se montrent globalement résilients, bien aidés par des publications de résultats d’entreprises moins négatives qu’initialement craint, grâce à leur capacité à continuer à passer des hausses de prix pour défendre leurs marges.
Le marché des matières premières montre en revanche davantage de craintes quant à la résilience du cycle économique, comme en témoignent la baisse significative des cours du pétrole (Brent : -15% depuis un mois à 72,4 $/baril) et le recul du cuivre (-5% sur la même période).