Les conséquences de l’incertitude générée par la politique commerciale américaine
Le mois d’avril a été marqué par l’annonce tant attendue des mesures tarifaires réciproques des États-Unis sur leurs partenaires commerciaux. Cette dernière a surpris par son ampleur, portant le tarif moyen sur les importations américaines autour de 25%, un niveau nettement supérieur aux anticipations initiales. Cette escalade protectionniste a entraîné une nette correction des indices actions en début de mois, avant un rebond rapide à la suite de l’instauration, par l’administration Trump, d’une période de négociation de 90 jours. Le S&P 5001 (-0,8% sur le mois) a toutefois terminé légèrement en territoire négatif. Par ailleurs, l’incertitude générée par la politique commerciale américaine a favorisé une défiance accrue vis-à-vis des actifs américains, comme en témoigne la dépréciation du billet vert (indice dollar DXY : -4,5%).
En Europe, les marchés actions (Stoxx Europe 6002 : -1,2%) ont également été pénalisés par la montée de l’aversion au risque liée aux tensions commerciales. Pour autant, l’euro (+4,7% face au dollar) a bénéficié du repli des investisseurs hors des actifs américains, engendrant un retour partiel des flux vers la zone euro. Le taux souverain allemand à 10 ans (-29 pb) a perdu du terrain, soutenu par son statut de valeur refuge. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne a procédé à une baisse de -25 points de base de ses taux directeurs et a réaffirmé sa disposition à soutenir l’économie en cas de ralentissement accru induit par la conjoncture internationale.
En Asie, les places boursières chinoises (Hang Seng3 : -4,3%) ont souffert de l’intensification du conflit commercial avec les États-Unis, matérialisée par l’imposition de droits de douane américains à hauteur de 145% sur les importations du pays. Les mesures de soutien annoncées par Pékin n’ont pas suffi à inverser la tendance. Au Japon, le Topix4 (+0,3%) est parvenu à effacer ses pertes initiales, porté par la perspective de négociations avec les Etats-Unis, tandis que le yen (+4,6% face au dollar) a pleinement joué son rôle traditionnel de valeur refuge.
Du côté des matières premières, le Brent5 (-15,5%) a particulièrement reflété les inquiétudes croissantes concernant la demande mondiale dans un contexte économique incertain, d’autant qu’il a aussi été freiné par les tensions internes à l’OPEP+6. L’or, en revanche, a poursuivi son ascension (+5,3%), atteignant de nouveaux sommets, soutenu par la baisse du dollar et un regain d’appétit pour les actifs refuges.