Un mois d’août marqué par les risques politiques, les tensions géopolitiques et les incertitudes monétaires.
Pas de vacances pour D. Trump en août, lequel est resté mobilisé sur divers fronts qui ont animé les marchés financiers.
Le principal d’entre eux réside dans sa volonté de contraindre la Fed à adopter une posture plus accommodante. Si le Président des États-Unis a ainsi allongé la liste des candidats à la succession de J. Powell en y incluant plusieurs membres de la Fed afin de les rallier à sa cause, il se montre plus véhément avec d’autres, dont notamment la gouverneure L. Cook qu’il accuse de fraude afin de la démettre de ses fonctions. Une réforme du système des Fed régionales, dont les présidents sont membres du FOMC1, a également été évoquée.
Si la bataille judiciaire avec L. Cook se poursuit à ce stade, les investisseurs semblent en tout cas croire à la capacité de D. Trump à influencer la politique monétaire américaine, en anticipant toujours plus de cinq baisses de taux directeurs d’ici fin 2026, en dépit d’un risque inflationniste grandissant tel que dépeint par l’inflation PCE2 de juillet (+2,9% pour la « cœur ») ou l’indice des prix à la production (+0,9% vs +0,2% attendu).
Soulignons ainsi la nette chute des taux souverains américains courts (2 ans : -34 pb en août), mais aussi, voire surtout, la repentification de la courbe des taux (-14 pb à 10 ans ; +3 pb à 30 ans), reflet de craintes croissantes relatives à l’indépendance de la Fed. Alors que les négociations se poursuivent sur le front commercial, notamment avec la Chine, les indices actions américains ont ainsi pu poursuivre leur dynamique haussière (S&P 5003 : +2% en août) vers de nouveaux records historiques, une tendance en grande partie alimentée par la résilience de la thématique de l’intelligence artificielle.
D. Trump s’est également montré particulièrement actif dans sa tentative de résolution du conflit en Ukraine, rouvrant le dialogue avec V. Poutine, V. Zelensky, et les dirigeants Européens. Toutefois, sans avancée majeure, celui-ci a à nouveau brandit la menace de sanctions à l’encontre de Moscou, en plus de celles déjà en place contre l’Inde et ses achats de pétrole russe. Si les désaccords en Russes et Ukrainiens restent ainsi majeurs, tant autour des garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine que des échanges de territoires, ces tentatives de rapprochement ont toutefois bien entraîné une décrue des cours du Brent (-6%) et du gaz (-10,5% pour la référence TTF).
Les actifs de la zone euro ont certes été influencés par ces évolutions géopolitiques, mais la volatilité est finalement restée relativement limitée (Stoxx Europe 6004 : +0,7% ; taux souverain allemand à 10 ans : +3 pb) sans évolution majeure sur le front macroéconomique autre que la confirmation de la bonne tenue de l’économie européenne (indice PMI composite en territoire d’expansion à 51,1 en août).
En revanche, les actifs français ont connu des dernières semaines plus chahutées alors que les jours du gouvernement de F. Bayrou semblent comptés à l’approche du vote de confiance le 8 septembre prochain. Le CAC 40 (-1%) sous-performe ainsi, et la prime de risque à l’encontre de la dette française s’est sensiblement renforcée (+13 pb pour le spread OAT-Bund à 10 ans5).
Les deux grands gagnants récents sur les marchés financiers semblent ainsi être :
- Le CSI 3006 (+10,3%) en Chine, entre des espoirs renouvelés de soutien à l’économie de la part des autorités, et le rétablissement par l’administration chinoise de la TVA sur les revenus des obligations souveraines qui contribue à un arbitrage avec la classe « actions »
- L’or (+5%) qui a franchi de nouveaux records historiques au-delà de 3500 $/once, bénéficiant de son statut de valeur refuge face aux risques politiques, aux tensions géopolitiques, aux incertitudes monétaires, et à la baisse du dollar (-2% face à l’euro ; -3% pour l’indice DXY).