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Flash marchés. 6 janvier 2023

En dépit du ralentissement de l’inflation, les banquiers centraux ont encore une fois haussé le ton lors de leurs réunions de politique monétaire du mois de décembre. En zone euro, la Banque Centrale Européenne (BCE) a certes ralenti le rythme de son resserrement monétaire, avec une hausse de +50 points de base (pb) de ses taux directeurs (vs +75 pbles précédentes fois) mais Christine Lagarde a tout de même insisté sur la nécessité de maintenir une politique durablement restrictive en 2023 afin de juguler notamment les effets de second tour et éviter une spirale inflation-salaires.

Le début de la réduction de la taille du bilan a également été confirmé pour début 2023, contribuant de manière additionnelle à l’accélération haussière des taux souverains européens (+39 pb pour le taux à 10 ans allemand et +32 pb pour la référence française) et l’appréciation de l’Euro face au Dollar (+9%). Ceci ne s’est cependant pas accompagné d’un mouvement d’aversion au risque très marqué, comme en témoigne la bonne tenue des marchés d’actions ces dernières semaines.

Ces derniers ont été bien aidés par le tournant sanitaire en Chine où les autorités ont subitement abandonné la stratégie « zéro-covid » et engagé la réouverture de l’économie, malgré l’envolée des contaminations et des décès. Néanmoins, les investisseurs regardent au-travers des difficultés de court terme et anticipent un rebond économique significatif par la suite, ce qui se reflète dans la surperformance des indices actions chinois et la remontée des matières premières industrielles (cuivre, aluminium).

De son côté, le cours du gaz s’est effondré ces dernières semaines, s’enfonçant à des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis le début de la guerre en Ukraine (sous 80 €/MWh) dans le sillage de la bonne tenue des approvisionnements en Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et de conditions météorologiques particulièrement clémentes.