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Flash marchés. 6 octobre 2022

Depuis mi-août, et surtout depuis la réunion des banquiers centraux organisée par la Réserve fédérale à Jackson Hole aux États-Unis fin août, les marchés financiers ont dû réintégrer le fait que les banques centrales devront poursuivre leur lutte contre l’inflation, alors que celle-ci a atteint le seuil de +10% en zone euro, sans signe tangible de début d’inflexion à ce stade.

Ce durcissement de ton s’est incarné sans surprise par une hausse des taux directeurs de +75 points de base des deux côtés de l’Atlantique (BCE et Fed), emportant avec eux les taux souverains courts et longs. Le taux souverain allemand à 10 ans a ainsi atteint 2,2% et son pair américain, 4,0%, soit de nouveaux points hauts depuis plus de dix ans. Un début d’accalmie s’observe désormais sur la classe obligataire, alors que plusieurs statistiques commencent à montrer que le resserrement monétaire de la Fed porte ses fruits.

En revanche, la situation a temporairement été particulièrement critique en Angleterre, où la banque centrale a dû intervenir en urgence pour stopper l’envolée des taux et la dépréciation de la devise suite aux inquiétudes engendrées par la présentation du nouveau budget du gouvernement de Liz Truss Première ministre du Royaume-Uni.

Les marchés actions restent en parallèle dans une tendance baissière, avec une surperformance non négligeable de l’Europe ces dernières semaines, alors que les ratios de valorisation se sont moins détendus aux États-Unis dans la phase de remontée des taux réels.

Sur le marché des changes, le dollar reste solide face aux principales devises, dont face à l’euro, la monnaie unique restant sous la parité, encore pénalisée par des prix de l’énergie très élevés et une balance commerciale sensiblement déficitaire. La relative détente des prix du gaz (autour de 165 €/MWh) reflète le début d’ajustement de la demande mais le risque de volatilité reste important dans les mois à venir, après des actes de sabotage sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 et l’annexion de plusieurs régions ukrainiennes par la Russie. Les cours du brut sont d’ailleurs repartis à la hausse (au-dessus de 93 $/b suite au sommet de l’OPEP du 5 octobre), alors que le cartel a réaffirmé sa détermination à soutenir les cours en coupant sensiblement dans son offre pour contrer l’affaiblissement de la demande.