Un mois de juillet marqué par la signature d’accords commerciaux majeurs
Le mois de juillet a été marqué par une recrudescence des tensions commerciales, lesquelles ont finalement conduit à la signature de plusieurs accords commerciaux majeurs, notamment avec le Japon et l’Union européenne, pour un droit de douane sur les importations fixé à 15%. Bien que le tarif moyen américain soit désormais plus élevé qu’avant l’administration Trump (autour de 2,5%) et que les contours de ces accords restent à définir notamment concernant les exemptions de certains secteurs (semi-conducteurs, pharmacie), ces derniers ont toutefois permis de réduire l’incertitude prégnante depuis le début de l’année.
La résilience de l’économie américaine
Dans le même temps, la résilience de l’économie américaine (+3,0% annualisée pour la croissance du PIB au deuxième trimestre contre +2,6% attendu), soutenue par une consommation solide, et les premiers signes de l’impact de la guerre commerciale sur l’inflation (+2,9% sur un an pour les prix hors énergie et alimentaire, contre +2,8% en mai) ont incité la Fed1 à maintenir ses taux d’intérêt à leur niveau actuel, et à adopter un ton plus restrictif que ce qui avait anticipé par les investisseurs. Dans ce contexte, le taux souverain américain à 10 ans a progressé (+14 pb) avant de rechuter (-16 pb à 4,21%) tout début août en raison de la faiblesse des chiffres de l’emploi de juillet. Les indices actions ont quant à eux progressé (S&P 5002 : +2,2% ; Nasdaq-100 : +2,4%), portés par les accords commerciaux, une saison des résultats bien orientée et une thématique de l’intelligence artificielle toujours résiliente.
En Europe, un accord-cadre perçu comme légèrement défavorable
En Europe, l’accord-cadre signé avec les États-Unis a été perçu comme légèrement défavorable, comme en témoigne la dépréciation de l’euro face au dollar (-3,2% à 1 € = 1,141 $). Celui-ci prévoit notamment un plan d’investissements européens aux États-Unis (pour 600 MM$) et des achats d’énergie (pour 750 MM$), jugés ambitieux, voire irréalistes. Par ailleurs, la BCE s’est montrée plus restrictive qu’attendu au cours d’une réunion qui s’est accompagnée d’une réduction de la probabilité d’une baisse de taux de l’institution d’ici la fin de l’année, ce qui a soutenu les taux souverains allemands (2 ans : +12 pb à 1,96% ; 10 ans : +10 pb à 2,70%). Enfin, la bonne orientation de la croissance (+1,4% en glissement annuel au T2 vs +1,2% attendu) a soutenu les indices actions européens (Stoxx Europe 6003 : +0,9% ; CAC 40 : +1,4%), malgré une saison de résultats qui n’a pas réservé de surprises positives majeures.
En Asie, une progression des indices chinois
En Asie, les indices chinois (CSI 300 : +3,5% ; Hang Seng4 : +2,9%) ont continué de progresser sur fond de diminution des tensions protectionnistes avec les États-Unis, avec une possible prolongation de la période de trêve, bien que non confirmée à ce stade. Au Japon, le Topix5 (+3,2%) a également gagné du terrain, porté par l’accord commercial avec son voisin américain, tandis que le yen s’est déprécié face au dollar (-4,7%).
La progression du cours du Brent6 suite aux tensions géopolitiques entre la Russie et les États-Unis
Du côté des matières premières, le cours du Brent6 (+7,2%) a progressé après la résurgence des tensions géopolitiques entre la Russie et les États-Unis, D. Trump ayant accentué la pression sur V. Poutine en réduisant à 10 jours (ultimatum fixé au 8 août) le délai pour obtenir un cessez-le-feu en Ukraine. Ainsi, la nouvelle hausse de la production de l’OPEP+, qui a mis fin avec un an d’avance à la première phase d’accélération de la production pour environ 2,5 Mb/j, n’a pas eu d’impact majeur sur le prix du pétrole. Notons enfin que le cours de l’or (-0,4%) a légèrement baissé sur le mois, en partie freiné par la hausse des taux américains.