En direct avec nos experts

Flash marchés. 08 juillet 2022

La hausse des prix continue de s’accélérer, notamment en zone euro où elle a atteint 8,6% en juin. Face à cela, le coup de vis attendu des banques centrales est en train de s’opérer. Dans le sillage de la banque centrale américaine (hausse des taux directeurs de +75 bps), la BCE a pré-annoncé une hausse de +25 bps lors de sa prochaine réunion du mois de juillet, ce qui serait une première depuis plus de 10 ans.

Ceci alimente la remontée des taux souverains américains et européens, bien que le mouvement se soit quelque peu atténué fin juin avec l’aggravation des craintes de récession économique d’ampleur. Autre signal préoccupant, la courbe des taux aux États-Unis (différence entre les taux à 10 ans et 2 ans) s’est de nouveau inversée, ce qui reflète les inquiétudes des investisseurs quant à l’impact de la crise énergétique mondiale et du resserrement monétaire sur l’activité. Si la levée des restrictions sanitaires en Chine constitue une bonne nouvelle aussi bien pour les chaînes d’approvisionnement que pour la croissance mondiale, le maintien de la stratégie « zéro-covid » entretient l’incertitude quant à la réouverture durable de l’économie chinoise.

Dans ce contexte, les marchés d’actions continuent de souffrir de l’aversion au risque. L’indice Stoxx Europe 600 a lourdement chuté au mois de juin, dans le sillage du recul de l’indice américain S&P 500, tandis que l’indice de volatilité VIX, une mesure du niveau d’inquiétudes sur les marchés financiers, se maintient sur des niveaux historiquement hauts. L’euro est aussi fortement pénalisé par les investisseurs, si bien qu’il flirte désormais avec la parité face au dollar (à 1 € = 1,02 $).

Les craintes de ralentissement économique pèsent sur les matières premières et en particulier sur le pétrole (de retour à 100 $/b), éclipsant les considérations géopolitiques et les perturbations sur l’offre. Le prix du gaz fait toutefois exception, avec une poussée haussière de +128% à 180 €/Mwh, sur fond de réduction significative des flux de gaz en provenance de Russie. Officiellement, Gazprom indique qu’il s’agit là d’opérations de maintenance mais ceci peut également s’apparenter à une volonté politique de la part de Moscou pour empêcher le remplissage des stocks européens et maintenir l’approvisionnement du vieux-continent sous pression.