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Flash marchés. 9 juin 2023

Le mois de mai s’est caractérisé par une grande volatilité sur les différentes classes d’actifs, lesquelles ont vu progressivement émerger les craintes d’un défaut de paiement des Etats-Unis en raison du plafonnement légal de sa dette. Néanmoins, une issue positive a finalement pu être trouvée de justesse entre Démocrates et Républicains afin d’éviter un scénario noir de défaut sur la dette publique. Si le risque de récession a ainsi pu être écarté à ce stade, les craintes d’un ralentissement économique d’ampleur n’en demeurent pas moins prégnantes dans le sillage d’indicateurs d’activité particulièrement mal orientés en Europe et aux Etats-Unis, notamment sur la composante industrielle. Si la conjonction de ces éléments a temporairement pesé sur les indices actions, la correction est restée tout de même limitée, si bien qu’ils sont globalement stables sur l’ensemble du mois.

Ces derniers ont été freinés de manière additionnelle par la probabilité croissante de voir la Fed procéder à une nouvelle hausse de taux directeurs (en juin ou juillet), alors même que les investisseurs anticipaient il y a encore quelques semaines des baisses de taux directeurs dès cet été. La vigueur persistante de l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation), les tensions sur le marché de l’emploi américain et la contraction pour l’instant moins marquée qu’attendu de l’offre de crédit ont fini par conduire les marchés financiers à ajuster leurs attentes. L’impact se reflète notamment dans la progression, certes modérée, des taux souverains américains (+5 points de base (pb)) mais surtout dans l’appréciation du dollar face aux principales devises (+2% face à l’euro à 1 € = 1,07$).

De leur côté, les taux souverains de la zone euro se sont orientés à la baisse (-6 pb pour les références allemande et française à 10 ans), reflétant davantage le mouvement de fuite vers la qualité face aux facteurs de risque qui ont d’autant plus pesé sur les indices chinois (-9%), que l’ampleur du rebond économique post-réouverture continue de décevoir en Chine, en particulier dans le secteur manufacturier. Ce dernier point aura par ailleurs pesé sur les cours du pétrole (-8%), dont la baisse a également été alimentée par le maintien des exportations russes à un niveau relativement élevé. Alors que les métaux industriels (cuivre à -6% et aluminium à -4%) ont eux-aussi souffert des inquiétudes quant à la demande chinoise, la baisse des prix des matières premières est aussi visible sur les cours du gaz (-30%). Ceux-ci demeurent en effet sous forte pression dans le sillage de stocks déjà bien au-dessus de leur moyenne historique en Europe et de perspectives favorables en vue de la prochaine saison hivernale, d’une offre de GNL abondante et d’une production nucléaire et de renouvelables sensiblement orientée à la hausse.