Transcription de la vidéo
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Jérôme Fourquet
La jeune génération, n’a pas de nom à se faire, mais elle a un prénom à se faire, et donc il faut qu’elle arrive à imprimer sa marque.
Beaucoup d'entreprises aujourd'hui en France sont détenues par des particuliers. Ça pose bien évidemment la question de la transmission. Il y a différents cas de figure qui se présentent : un ou plusieurs enfants reprennent et s'investissent dans tous les sens du terme dans l'entreprise. C’est-à-dire financièrement et capitalistiquement, mais ils jouent aussi un rôle dans le management ou dans l'activité de l'entreprise. Parce que quand on pense à la reprise d'entreprise, on pense tout de suite aux très grandes entreprises mais beaucoup de ces entreprises sont des PME ou des TPE.
Corinne Jolly
L'intérêt d'une entreprise familiale, c'est la capacité à avoir une stratégie très long terme. C'est-à-dire que quand c'est la famille qui gère, notre première préoccupation c'est toujours la pérennité de l'entreprise. On a le long terme, comme unique ligne de mire, pas de compte à rendre, à des actionnaires, pas de pression extérieure. Et aussi, une gouvernance très stable. Concrètement, en 50 ans cette année, il y a eu mes parents qui l'ont dirigé, puis moi. Et ça permet de construire des liens de confiance, ça permet de bien se connaître tous. Les salariés restent longtemps. Nous, on a une ancienneté moyenne de 11 ans dans l'entreprise, parce que les gens, ils sont assez bien, c'est très humain.
Jérôme Fourquet
C’est un luxe aussi pour beaucoup de collaborateurs.
Corinne Jolly
C’est vrai.
Jérôme Fourquet
On voit financièrement comment les entreprises familiales ont une performance économique supérieure aux autres modèles entrepreneuriaux. Si la performance économique au bout du bout, sur 15 ou 20 ans, est meilleure c'est quand même que ce modèle-là a un certain nombre de vertus.
Corinne Jolly
Moi j'ai commencé à travailler en 2006 et j'ai pris la direction de l'entreprise en 2012. Et c'était le moment où l'entreprise avait besoin de faire sa transition numérique, c'était mon profil, ce n'était pas du tout celui de mes parents donc on était dans la configuration où j'avais clairement le troisième profil qui était celui qui allait leur manquer. Et J'allais gérer justement cette nouveauté et il s'avère que cette nouveauté a fini par prendre toute la place et donc la transition s'est faite très mécaniquement. Je pense que la clé pour réussir à concilier l'intérêt de l'entreprise et les relations familiales, c'est justement d'être prêt à accepter que des fois, ça ne se concilie pas.
Jérôme Fourquet
Être chef d’entreprise, ça ne s’apprend pas forcément à l’école. Et puis sinon on va avoir d'autres formats notamment avec des enfants qui vont reprendre l'entreprise mais je vais dire de manière un peu plus distante. C'est-à-dire capitalistiquement, sans forcément être impliqué au quotidien dans le fonctionnement et dans le cœur de l'activité de l'entreprise.
Dans ce cadre-là, on voit bien que les banques notamment les banques de proximité ont un rôle central puisqu'elles doivent accompagner le passage de relais.
Quand il s'agira par exemple d'investir, avec des enfants qui peuvent avoir - c’est le propre de toutes les familles - des points de vue qui sont parfois divergents de celui des parents. Et donc comment le banquier peut accompagner des projets de développement ou de reconversion d'une activité ou d'une autre et donc c'est très important qu'il y ait cet élément de stabilité, ce fil rouge dans le cadre de la transmission.