Transcription de la vidéo
Mise aux enchères d'un tableau de Jean-François Millet
Il y a deux ans environ les héritiers d’Etienne Moreau-Nélaton nous ont confié une petite huile sur carton représentant une marine datée de 1871. Puis, il y a quelques mois, ce tableau arrive chez Artcurial. Quelle ne fut pas notre surprise, alors que Jean-François Millet n’a pas peint plus de 10 marines, de découvrir en l’espace de deux ans deux marines de Jean-François Millet aux enchères chez Artcurial. En 1871, Millet fuit Paris, fuit la Commune, et retrouve son Cotentin natal ; Cherbourg et le petit village de Bruchy, situé en face de l’océan. C’est ici qu’il s’attaque à une part de son œuvre, pas plus de 10 tableaux : les marines. Avec cette marine-ci, l’une des plus belles avec celle du Musée de Boston, nous avons véritablement la quintessence d’une œuvre testament chez un grand artiste. Le peintre de la simplicité, de Barbizon, du monde paysan, à la fin de sa vie, s’attaque à l’infini, à l’immense, à la mer.
Le ciel s’ouvre, les nuages disparaissent. C’est l’espérance, c’est le calme après la tempête, c’est le signe qu’après un cataclysme, il y a forcément quelque chose de bon qui va naître. Ce tableau est extrêmement émouvant, et les grands collectionneurs qui l’ont eu au sein de leur collection témoignent véritablement de sa grande qualité. Duncan, Victor Desfossés, Ernest puis Gabriel Cognacq sont ces grands collectionneurs. C’est en 1953 à la vente de Gabriel Cognacq que les grands-parents de l’actuel propriétaire achètent le tableau. Je ne doute pas que le 18 novembre prochain une nouvelle bataille d’enchères soit suscitée par la quintessence de la touche près-impressionniste de Jean-François Millet.