Artcurial : mise aux enchères d’une exceptionnelle Joconde

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Artcurial : mise aux enchères d’une exceptionnelle Joconde

Trop connue, trop célèbre ! Eh oui, quand nous voyons La Joconde, nous pensons immédiatement au tableau le plus célèbre du monde, à la femme la plus célèbre de l’ensemble de l’histoire de la peinture. Néanmoins, autant persuadés d’être blasés à la découverte d’une autre Joconde, quand nous découvrions ce tableau il y a quelques mois, qu’elle ne fut pas notre surprise de tomber à nouveau sous le charme de ce regard, de cette douceur, de cette profondeur, et effectivement, le mystère opéra de nouveau. C’était une rencontre avec une des plus belles versions de la Joconde connue à ce jour.

Le 2 mai 1519, Léonard de Vinci décède à Amboise. Nous savons qu’il y a trois tableaux parmi son corpus extrêmement réduit d’œuvres peintes qui se trouvent en France à ce moment-là. Et une récente découverte a démontré que Salaì, son plus proche collaborateur, avait reçu le paiement exorbitant de 2600 livres en paiement de quelques tables de peintures. Et très probablement, ce paiement correspond à l’entrée de La Joconde dans les collections royales, qui deviendront collections nationales à la Révolution française.

Si le vol rocambolesque de La Joconde au Louvre en 1911 rendit universellement célèbre le tableau, déjà au XVIe siècle et au XVIIe siècle, le tableau est extrêmement connu et reconnu. Par exemple, Cassiano dal Pozzo, le grand mécène, le grand collectionneur romain, le proche ami de Nicolas Poussin, commente en 1625 : « Il ne lui manque que la parole. » Il s’extasie aussi : « Une forme de moelleux dans les joues et autour des lèvres et des yeux, d’une qualité tellement exquise qu’on ne peut espérer l’atteindre. » Autre témoignage, celui du Duc de Buckingham, célèbre amateur de femmes - et l’on comprend l’attirance qu’il avait pour La Joconde - qui en visitant Fontainebleau à nouveau fit tout pour acquérir La Joconde. Mais la couronne gardera fort heureusement ce chef-d’œuvre dans ses collections.

Notre artiste qui a peint ce tableau, le peint à Fontainebleau au début du XVIIe siècle. C’est un magnifique panneau de chêne, et l’état de conservation du tableau permet de pleinement profiter de l’original, tel qui l’était avant que ses vernis soient oxydés et jaunis, comme nous les voyons aujourd’hui. Le visage est extrêmement réussi, la douceur parfaitement retranscrite. Il y a dans ce tableau une sérénité qui est identique de celle du grand tableau du musée du Louvre. Il y a toutes les caractéristiques que l’on pouvait attendre d’une belle copie à l’époque. Ce qui est particulièrement intéressant aussi, c’est la présence des colonnes, beaucoup plus prononcées ici qu’elles ne le sont aujourd’hui dans le tableau du musée du Louvre. Nous pensons donc que le tableau du Louvre a été légèrement rétréci sur les côtés, alors que celui-ci présente la composition telle qu’elle l’était à l’origine.

Les copies de La Joconde au XVIIe siècle ne sont pas rares. Néanmoins, face à nous, nous avons la plus belle, la plus fidèle ; un bijou qui vous sera offert aux enchères chez Artcurial le 9 novembre prochain à Paris.