Les fonds flexibles : de quoi s’agit-il ?
La gestion flexible est un mode de gestion qui répartit simultanément les investissements d’un fonds dans différentes classes d’actifs (actions, obligations, devises...) pour tenter de profiter des phases de hausse sur ces classes d’actifs et d’amortir leurs mouvements baissiers en profitant de l’effet de décorrélation existant entre elles. Cet effet de protection « naturelle » se manifeste en général dans les mouvements marqués de marchés.
Comment fonctionne la gestion flexible ?
Lorsque le prix des actions baisse significativement, la « fuite vers la qualité » pousse les investisseurs à privilégier les obligations, jugées plus sûres. Ces flux acheteurs font alors s’apprécier les cours des obligations. Le fonds, détenant par hypothèse ces deux actifs, amortit ainsi la baisse de sa position sur le marché actions.
Inversement, lorsque l’économie connaît une phase d’accélération, les taux ont tendance à monter en même temps que les anticipations d’inflation repartent à la hausse. Les obligations se déprécient en conséquence et le prix des actions augmente dans la perspective de meilleurs bénéfices à venir.
En jouant sur ces différents tableaux, le gérant d’un fonds flexible tente d’optimiser le couple « risque-rendement » de son portefeuille. En d’autres termes, il se fixe pour objectif de dégager la performance maximale pour le niveau de risque défini pour son fonds. La gestion du risque est en général une composante importante du processus de gestion de ce type de fonds.
Au final, un « bon » fonds flexible offrira une asymétrie dans son comportement : protection plus ou moins forte dans les phases de baisse des marchés et exposition nette plus marquée dans les mouvements de hausse. Toutefois, il existe un risque que le fonds flexible ne soit pas investi à tout moment sur les marchés ou les instruments financiers les plus performants, l’allocation d’actifs peut ne pas être optimale et entraîner une baisse de la valeur liquidative du fonds. Le capital investi n’est pas garanti.
Comment apprécier le risque d’un fonds flexible ?
Comme tout organisme de placements collectifs (OPC), un fonds flexible calcule et publie chaque année dans son Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) un niveau de risque sous forme d’un chiffre compris entre 1 et 7, appelé SRRI (Synthetic Risk Reward Indicator).
Ce SRRI est calculé en fonction du comportement de l’OPC sur les 5 exercices précédant sa publication. Plus ce SRRI est élevé, plus le niveau de risque supporté par l’investisseur au cours de cette période a été fort.
Ainsi, un fonds investi en actions de grandes capitalisations européennes peut facilement atteindre un SRRI de 6 au titre de la période 2016 – 2020. Inversement, un OPC monétaire ne dépasse guère un chiffre de 2. Assez logiquement, un fonds flexible évoluera entre ces niveaux et présentera bien souvent un SRRI de 4.
Attention toutefois, ce niveau de risque est calculé (selon des normes strictes) et publié a posteriori. Il n’offre donc aucune garantie quant à sa stabilité future.
Bonnes pratiques avant d’investir
Avant d’investir, l’investisseur prendra malgré tout soin de vérifier le dernier SRRI publié et le remettra en perspective avec l’évolution des marchés au cours des 5 années précédentes.
Par exemple, si le SRRI du fonds est mis à jour en début d’année 2021 (date précisée dans le DICI), alors sa période de calcul couvre les années 2016 à 2020. Le SRRI publié est donc représentatif d’un cycle boursier ayant connu deux épisodes de fortes turbulences (dernier trimestre 2018 et premier trimestre 2020).
Le risque potentiel que l’investisseur se prépare à supporter au titre de sa souscription sera ainsi mieux apprécié qu’au travers du SRRI publié début 2018, dont le calcul couvrait la période 2012 – 2017, au cours de laquelle aucune secousse majeure n’avait été observée sur les marchés.