Communication

Et demain, usage et possession ?

Les 3 signaux à surveiller

Depuis quelques années, les Français s’habituent à l’idée de posséder moins de biens. Ils s’abonnent de plus en plus aux formules des plateformes de streaming. Les services de location entre particuliers se développent dans des univers variés de la mobilité au bricolage.

Ils sont aussi de plus en plus nombreux à acheter ou à revendre leurs biens. Le marché de l’occasion est en plein boom. Est-ce la gravité de la crise écologique qui incite à réfléchir sur sa consommation ? Est-ce un choix rationnel avisé : à quoi bon posséder des produits si on ne les utilise que très peu ? En tous les cas, les comportements évoluent, et vite.

La pratique du partage progresse à grande vitesse

Certains observateurs prétendent que le modèle du tout-abonnement finira par l’emporter sur celui de la propriété. Si on est encore loin de ce scénario, trois signaux méritent qu’on s’y attache dès à présent.

  1. La propriété n’est plus le marqueur exclusif de la réussite

    Une chose est certaine : la réussite ne s’exprime plus aujourd’hui de la même manière qu’hier. Et le changement s’accélère. En 2007, 46% des Français disaient mesurer leur réussite aux choses qu’ils possédaient. Ils ne sont plus que 36% en 2018.

    Cette évolution traduit un changement des mentalités. Au cours des Trente Glorieuses, les personnes qui réussissaient dans la vie aimaient montrer aux autres qu’ils possédaient un grand nombre de biens. Aujourd’hui, les individus se sont émancipés du regard social : on ne veut pas nécessairement posséder à tout prix, mais on veut pouvoir s’épanouir à travers des expériences qui correspondent à ce que l’on est : voyages, gastronomie, culture, passions personnelles... De fait, 56% des Français reconnaissent qu’ils ressentent beaucoup moins qu’avant « le besoin de posséder des choses ». Ce chiffre est en progression de 8 points depuis 2014 (48%).

    La propriété n’est plus le marqueur exclusif de la réussite
  2. Le concept de valeur évolue

    Le concept de valeur évolue

    La question se pose de l’équilibre entre les logiques d’abonnement et les logiques de possession. Tous les secteurs ne seront pas touchés de la même manière. L’abonnement est un modèle qui séduit, mais jusqu’à un certain point...

    L’idée de propriété est loin d’être morte. Pour preuve, 81% des Français aujourd’hui préfèrent posséder leur logement plutôt qu’en être locataires. Et les 15-24 ans sont exactement sur la même longueur d’onde.

    Le concept de valeur évolue
  3. L’innovation en question : la nouveauté ne suffit plus

    De nos jours, l’occasion, n’est pas seulement une mode. C’est le symptôme de l’évolution de notre attitude. Les objets vintage séduisent aujourd’hui plus d’un Français sur deux, une attractivité encore plus forte chez les 15-24 ans (55%).

    Contraintes économiques et conscience écologique, le rejet du gaspillage gagne du terrain. L’époque du jetable et de la dernière mode qui chasse l’autre est peut être révolue. Les Français aspirent à des produits qui durent. Ils ne sont plus que 18% à déclarer aimer changer souvent de produits alors qu’ils étaient encore 25% en 2011.

    Dans ce contexte l’innovation ne peut plus être pensée de la même façon.

    L’innovation en question : la nouveauté ne suffit plus

Et demain ?

  1. Comment réinventer les modèles économiques pour mieux intégrer cette réalité ?
  2. Comment créer de la valeur sur un produit sachant qu’il ne sera peut-être plus acheté mais seulement utilisé ?
  3. Comment évaluer si un bien a une valeur durable, s’il va être jugé digne d’être possédé, entretenu et transmis ? Et si c’était une nouvelle définition du patrimoine ?