Communication

Et demain, vivre en mode projet ?

Les 3 signaux à surveiller

Il y a encore quelques années, nous faisions des plans pour toute une vie. Cette démarche est devenue rare. Nos contemporains ont de plus en plus de mal à se projeter à long terme. Cette tendance touche de plein fouet les entreprises. De fait, les jeunes qui entrent sur le marché du travail sont de moins en moins motivés par l’envie de faire une carrière.

La vie d’un individu ressemble de plus en plus à une succession d’expériences. Les sociologues qualifient de « liquide » ce type d’existence par opposition aux vies « solides » de nos ancêtres qui trouvaient devant eux des voies toutes tracées. S’il est encore trop tôt pour affirmer que nous avons basculé définitivement du côté de la vie en mode projet, trois signaux faibles nous alertent sur les évolutions futures.

  1. L’improvisation comme « mantra »

    « Nos parents avaient tendance à suivre une voie relativement balisée, nous, nous inventons notre vie au fur et à mesure ». Telle est la philosophie de nombreux jeunes interrogés par Sociovision.

    Bouger, changer de voie, bifurquer autant de comportements probables à l’avenir chez de nombreux salariés ou actifs. C’est déjà le cas dans les esprits : 69% des salariés de 18 à 30 ans jugent souhaitable une vie professionnelle comportant une succession d’expériences professionnelles très variées.

    62% des salariés trouvent souhaitable une vie professionnelle comportant une succession d'expériences professionnelles très variées et 69% pour les 18/30 ans

    Demain les entreprises devront répondre à ce nouvel état d’esprit. Elles devront non seulement accompagner, mais également stimuler et valoriser ces envies de diversité professionnelle.

  2. Les expériences personnelles deviennent des compétences à forte valeur ajoutée

    Conséquence d’un monde où le rythme des changements s’accélère : les compétences se périment vite. Signe des temps : 55% des Français actifs ont changé de métier ou envisagent de le faire.

    Avez vous changer de métier ? Oui à 25% il y a plus de 3 ans

    Les jeunes l’ont bien compris, et ne cessent d’accumuler des expériences : voyages, engagements associatifs, compétitions sportives, création de chaînes sur les réseaux sociaux. Et 72% des actifs âgés de 24 à 34 ans souhaiteraient informer leur entreprise des compétences acquises dans le cadre de leurs activités extra-professionnelles, pour qu’elles soient prises en compte au profit de leur évolution professionnelle.

    72% des 25-34 ans se disent intéressés par le fait d'informer leur entreprise des compétences acquises dans le cadre de leurs activités extra-professionnelles

    Demain, les actifs qui s’en sortiront le mieux seront peut-être ceux qui sauront jouer de ces compétences non académiques pour innover. Plus que le savoir-faire technique, les expériences personnelles deviendront la marque des hauts potentiels. La détection des talents exigera des outils plus flexibles que ceux qui prévalent aujourd’hui.

  3. Des individus en apprentissage permanent

    Qui peut assurer ce que sera le contenu d’un métier dans dix ans ? Quant aux compétences, parfois chèrement acquises, qui peut promettre qu’elles seront toujours d’actualité à l’ère de l’intelligence artificielle ?

    Les jeunes l’ont bien compris : les bilans de compétences sont demandés de plus en plus tôt dans la vie d’un salarié et 65% des jeunes actifs de moins de 35 ans souhaitent suivre en parallèle une formation.

    Une exigence de formation partagée : 91% des Français estiment que, dans les années qui viennent, « les gens chercheront à se former tout au long de leur vie pour rester au maximum de leurs capacités professionnelles.» Une proportion qui a augmenté de 9 points depuis 2014.

    65% des jeunes actifs de moins de 35 ans souhaitent suivre en parallèle une formation

Et demain ?

  1. Comment réussir l’intégration de ces nouveaux profils dans l’entreprise ?
  2. Comment donner de l’autonomie et satisfaire les aspirations de développement des collaborateurs tout en conservant le cap stratégique ?
  3. Comment intégrer cette exigence de formation permanente et d’évolution au sein de l’entreprise ?