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Flash marchés. 03 juillet 2020

Point marchés financiers. 03 juillet 2020.

Le risque épidémique reste omniprésent aux États-Unis, où le nombre de nouveaux cas atteint des niveaux record, ce qui renforce les craintes que la situation devienne incontrôlable. De nombreux États du sud, qui avaient d’abord favorisé une réouverture rapide de leur économie font désormais marche arrière en renforçant à nouveau les restrictions sanitaires. Cela pourrait entraîner un reconfinement d’une partie de la population américaine et limiter le rebond de l’économie américaine. La FED a d’ailleurs rappelé à ce titre cette semaine la nécessité de maintenir des politiques monétaires accommodantes pour assurer le rétablissement de l’activité économique le plus rapidement possible. Notons que ce regain d’aversion au risque a permis au dollar de légèrement progresser face à l’euro.

En Europe, l’épidémie reste sous contrôle, les autorités sanitaires faisant preuve de rapidité lors de l’identification d’un « cluster ». Les pays européens affichent même clairement leur volonté de relancer le tourisme international, les frontières de l’Union européenne ayant rouvert, tout comme celles de l’espace Shengen, restreintes cependant à 15 pays. La reprise économique semble donc amorcée, mais ne sera pas rapide d’où la nécessité de maintenir un environnement de taux bas pendant de nombreux trimestres.

Partout sur la planète, le chômage reste une grande source de préoccupation, tout comme le risque de faillites de nombreuses entreprises, et cela notamment au sein des secteurs les plus touchés par la crise. Mentionnons à ce propos l’annonce du constructeur aéronautique Airbus de la suppression de 15 000 postes, qui rappelle que le secteur aérien restera déprimé pendant plusieurs années.

Du côté des matières premières, le cours du Brent a poursuivi sa progression au-delà de 42 $ le baril, porté par la baisse des stocks de brut américains et des indicateurs économiques bien orientés.

À l’exception de la séance du 2 juillet qui s’était soldée par une hausse de 2,8% pour l’indice Eurostoxx 50 à 3 320,08 points, les autres journées n’ont pas permis de dégager une véritable tendance de fonds.

Les investisseurs sont toujours prisonniers entre des arguments favorables pouvant justifier une poursuite de la hausse des indices, et d’autres éléments plus incertains qui poussent logiquement à une relative prudence des marchés financiers. Les indicateurs de reprise économique sont certes biens réels (indices de confiance des chefs d’entreprise, créations d’emplois aux US, ventes de détail en Allemagne...), mais en parallèle, des incertitudes continuent à alimenter les débats des stratégistes. Le développement de la pandémie se poursuit, y compris aux États-Unis, faisant craindre l’émergence d’une seconde vague. Le redressement économique va-t-il demeurer sur la même dynamique à l’automne ? Et enfin à court terme, il sera intéressant d’analyser les chiffres et les commentaires qui seront délivrés dans les prochains jours lors des publications trimestrielles des entreprises.

Le consensus sur les attentes de bénéfices, comme on peut en juger dans le graphique ci-dessous, n’a guère évolué ces dernières semaines. Les analystes financiers travaillent toujours sur une baisse moyenne de 30% pour les entreprises européennes en 2020. Le rebond attendu par ces spécialistes serait de +34% sur l’exercice 2021. Les informations qui seront délivrées permettront peut-être aux investisseurs de mieux définir les niveaux de valorisation des marchés et d’identifier les opportunités... ou pas !

Évolution des anticipations des bénéfices des entreprises de l’indice Stoxx Europe 600
Évolution des anticipations des bénéfices des entreprises de l’indice Stoxx Europe 600 (Facset - 03 juillet 2020).