Point marchés financiers. 06 novembre 2020.
Environnement politique américain
L’anticipation d’une présidence américaine qui basculerait dans le camp démocrate, et d’un Congrès américain divisé (Chambre des représentants attribuée au parti démocrate d’une part, Sénat au parti républicain d’autre part), n’est toujours pas certaine, mais représente l’issue dont la probabilité est la plus élevée selon les dernières données.
Les résultats des élections américaines ne sont en effet toujours pas définitifs, ni pour l’élection présidentielle, ni pour les deux chambres du Congrès. Cependant, sur la base des données connues, Joe Biden est en avance en termes de « grands électeurs » susceptibles de l’élire à la Présidence, et les tendances à l’œuvre en termes de dépouillements dans les cinq États qui n’ont pas encore déterminé s’ils enverraient des élus républicains ou démocrates, pointent vers une victoire de ce dernier d’ici quelques jours.
Concernant la Chambre des représentants, les démocrates semblent aussi devoir l’emporter, avec une majorité plus réduite que lors de la mandature précédente. La situation est inverse au Sénat, où le parti républicain semble en capacité de l’emporter et de conserver cette chambre. C’est cependant pour ce troisième scrutin que les doutes sont les plus élevés, et pourraient ne pas être levés avant le 5 janvier, car les vainqueurs pour un voire probablement deux postes ne seront déterminés qu’après un second tour ce jour-là.
Il faudra aussi noter, avant d’acquérir une certitude absolue, qu’il est possible dans plusieurs États de demander le recompte des votes si l’écart entre les candidats est faible. Des procédures judiciaires, visant à recompter les votes, ou à en faire annuler, sont d’ailleurs déjà lancées. Au final, il faudra encore potentiellement plusieurs semaines avant d’être certains des résultats.
Point marchés.
Quel surprenant revirement des marchés en quelques jours !
Ils ont accusé de lourdes pertes la semaine dernière face à l’aggravation de la crise sanitaire, en Europe notamment, et avant les incertitudes liées aux élections présidentielles américaines.
Changement de sentiment des investisseurs quelques heures après, avec l’anticipation d’une victoire du camp démocrate Outre-Atlantique, et l’idée générale que l’activité économique parvient à fonctionner, même sous contraintes de confinements partiels décidés par les gouvernements.
À titre d’exemple, l’Euro Stoxx50 a cédé 9,2% en l’espace de 4 séances avant de se reprendre de plus de 10% lors des 5 jours suivants.
Les opérateurs de marché semblent avoir déjà intégré le meilleur des deux mondes » aux États-Unis avec une politique du nouveau président plus lisible et conciliante vis-à-vis de ses partenaires économiques, sans pour autant avoir les mains libres pour appliquer ses promesses électorales de relèvement des taxes si le Sénat reste républicain.
Après le « show » américain qui pourrait donc se prolonger, les marchés financiers devraient se focaliser de nouveau sur le risque sanitaire, et se stabiliser à court terme après la forte reprise des indices.