Point marchés financiers – 17 mars 2020.
Indice CAC : 3 790 (-37,7% sur le point haut de l’année)
Depuis plusieurs semaines, la propagation du coronavirus est venue brutalement rompre la tendance à l’amélioration de la croissance qui avait commencé à rebondir avec des relations moins tendues entre les États-Unis et le reste du monde, ainsi qu’entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (Brexit). Ceci se reflète sur le prix des actifs à travers une montée des inquiétudes qui pénalisent le prix des actifs perçus comme risqués, dont les marchés d’actions.
La baisse est d’autant plus marquée que les gouvernements des pays développés ont tardé, d’une part, à mettre en place des mesures de confinement suffisantes, et, d’autre part, à organiser des mesures de soutien à l’économie suffisamment importantes pour être convaincantes. La situation évolue rapidement dans la bonne direction en France par exemple, mais plusieurs grands pays traînent à prendre les décisions nécessaires, sans compter un contrôle incertain de la maladie dans les pays économiquement les plus faibles. Ceci ne permet encore de définir avec précision le moment où la confiance pourra revenir, même si un scénario d’enrayement du virus, suivi d’un rebond de la croissance au second semestre, reste notre scénario central.
Les banques centrales ont quant à elle rapidement réagi pour soutenir l’activité, et limiter le risque de faillites, mais les annonces de baisses du prix de l’argent via les taux directeurs ne suffisent pas. Ces mesures ont d’ailleurs le niveau des taux d’intérêt à court et à long terme, ce qui n’est pas favorable à la rémunération de l’épargne dans un premier temps.
Enfin, le pétrole est une autre victime collatérale, ce qui accroit très sensiblement le risque de défaut des entreprises du secteur, et plus généralement des entreprises trop endettées, mais l’effondrement du prix de l’or noir impactera positivement le pouvoir d’achat des ménages. La consommation, lorsque les mesures de confinement cesseront, constituera le levier le plus puissant pour permettre un rebond de la croissance en 2ème partie d’année.
Au final, nous restons convaincus que l’aversion au risque déclinera lorsqu’il sera possible de tabler, avec suffisamment de visibilité, sur une amélioration sanitaire afin que les mesures drastiques prises puissent être progressivement levées, permettant un rebond de la confiance, de la croissance, et une normalisation sur les marchés financiers.
L’épidémie prend de l’ampleur dans les pays occidentaux, les marchés financiers continuent de s’ajuster.
Le scénario tant redouté d’une pandémie à l’échelle mondiale, avec des fortes conséquences sur l’économie, se met en place. Les autorités politiques et monétaires prennent conscience de la gravité de la situation, et ajustent leur plan d’actions en conséquence. Au-delà de toutes les mesures sanitaires et de confinement indispensables qui seront prises par les pays les plus touchés, leurs mises en application auront un sévère impact sur l’activité.
Il est d’ores et déjà acquis qu’une récession touchera l’ensemble de l’Europe, et potentiellement les États-Unis, avec des replis des bénéfices des entreprises de l’ordre de 10 à 20% en moyenne sur l’exercice 2020.
La baisse continue des marchés actions de presque 40% en trois semaines intègre en grande partie ces hypothèses.
Que faire au niveau de notre allocation d’actifs et des portefeuilles ?
Dans ce type de contexte inédit à cette échelle pour l’ensemble des investisseurs, il est par nature impossible de se référer à des situations comparables. Les indices actions tentent alors de « donner un prix à l’aveugle » aux valorisations boursières en se fondant, à court terme, sur l’évolution du nombre de nouveaux contaminés par ce virus. Une méthode qui est plus de l’ordre de la psychologie que du fondamental.
En effet, même si la priorité (et tous les regards) du moment est plus tournée vers la gestion de la crise sanitaire, il convient de noter la mobilisation sans précédent de tous les effets de leviers économiques, budgétaires, fiscaux et monétaires qui sont mis en place pour soutenir le monde des affaires dans une telle période. Ils seront d’une utilité primordiale pour aider l’économie à redémarrer le moment venu.
Les banques centrales annoncent des baisses de taux jamais vues dans le passé en un temps aussi court (-150 points de base pour la Fed), des plans de rachats d’actifs très significatifs et des aides multiples pour permettre aux banques de continuer à soutenir la poursuite de l’activité de toutes les PME.
Les gouvernements, dans un premiers temps réservés, sont maintenant préparés à prendre toutes les mesures budgétaires « quoiqu’il en coûte », pour reprendre une célèbre expression qu’avait utilisée Mario Draghi en juillet 2012 lorsqu’il s’agissait de sauver la zone euro.
Dans ces conditions, même si les prochains jours vont demeurer anxiogènes, nous restons confiants dans la capacité de nos entreprises à traverser cette crise. Les niveaux de valorisations sont déjà particulièrement dépréciés, avec des cours qui retrouvent très souvent les niveaux atteints 7 ans plus tôt (c’est le cas des grandes places européennes, cf : graphique du haut avec l’évolution de l’indice CAC 40).

En conclusion
La volatilité des marchés est une composante majeure des décisions d’investissement. Elle peut conduire à des décisions inadaptées lorsque prises sous le coup de l’émotion. Elle peut à contrario favoriser des investissements opportuns sous réserve de se positionner à moyen/long terme et de disposer d’un profil de risque adapté.
La phase de marché défavorable que nous traversons est donc l’occasion d’examiner avec sérénité l’adéquation entre votre stratégie d’investissement et votre profil de risque.
Nous sommes profondément convaincus qu’il ne faut pas sombrer dans le pessimisme, mais bien au contraire, nous croyons que cette crise inégalée finira par donner, tôt au tard, des signes d’épuisement.
Dans cette période, votre banquier privé est votre interlocuteur privilégié pour analyser votre situation et procéder avec vous aux ajustements nécessaires de votre stratégie d’investissement.